Meix-devant-Virton, petite commune proche du Luxembourg, a réussi à redynamiser son économie locale via une multitude de projets, au départ d’une épicerie de village… Reprise en coopérative.
1. Contexte et genèse du projet
En 2006, la fermeture de l’épicerie de Meix-devant-Virton, en Gaume, est annoncée. Des membres du CAGL (Centre d’Animation de Gaume Luxembourg), réunissant des femmes seules en difficulté financière, envisagent de reprendre ce commerce sous forme coopérative pour maintenir une économie locale dans la région. Elles tentent l’appel à contributions financières des habitants qui répondent massivement. Lorsque les promesses de parts atteignent 5000€, la commune décide de soutenir également le projet… l’Epicentre est né.
2. Description du projet
Le bâtiment abritant cette ancienne épicerie de village reprise en coopérative , devient petit à petit le quartier général de diverses associations créées dans la foulée : l’asbl Solidairement (développement de projets locaux pour inciter les habitants à adopter une alimentation plus durable), les Grosses Légumes (circuit court de produits principalement maraîchers), l’Epi Lorrain (monnaie complémentaire), un groupe d’ échanges fermiers fournissant épiceries et horeca,…Le point de départ de ces projets : une volonté d’encourager l’économie locale sur base de la demande des gens.
3. Dynamique collective
La dynamique collective à Meix-devant-Virton s’est développée récemment, sur base d’un réseau d’acteurs engagés de longue date dans des associations de la région, notamment le CAGL. En expérimentant et en cherchant des solutions concrètes, un projet en a entraîné un autre, pour aboutir finalement à la création de 8 emplois temps plein et un mi-temps pour l’ensemble des projets, sans compter un grand nombre de bénévoles, 22 producteurs de paniers de légumes ou encore 363 abonnés à ces paniers.
Une autre spécificité de l’ensemble de ces projets est leur spontanéité. A Meix, on ne se demande pas forcément si l’on s’inscrit dans la transition ou pas, vers où l’on va, mais on avance en fonction des besoins, des demandes des habitants. L’ensemble des projets se situent bien davantage dans l’expérimentation que dans la réflexion sur le fonctionnement. Nous sommes donc ici dans une dynamique collective qui n’est pas « pensée » comme étant de la transition mais qui en a toutes les caractéristiques : résistance (à la transformation des communautés rurales en « villages dortoirs »), résilience (développement local, basé sur la demande), attention portée aux impacts sociaux, environnementaux, économiques,…
4. Evolution, succès et difficultés
Que de chemin parcouru en 8 ans! Certes, les porteurs du projet s’interrogent parfois sur leur dynamique (quelle implication de tous? Quelle place pour le bénévolat ?…) Cela dit, l’ensemble des projets s’étendent encore et se diversifient depuis le lancement de l’épicerie.
C’est justement cette diversité qui est mise en avant lors de notre visite à Meix : un des plus grands succès est leur capacité à impliquer toutes les franges de la population et à progressivement varier les projets mis en place.
5. Pour aller plus loin
Si vous souhaitez plus d’informations sur le projet ou un compte rendu plus détaillé de notre visite, n’hésitez pas à nous contacter.
Laisser un commentaire